« SI j’existe, j’exige c’est d’être FAN. »
Il y a quelques mois, j’ai développé un coup de coeur pour un acteur qui a joué dans une grande saga que mon mari apprécie et qui m’a lentement introduite dans cet univers.
Et depuis, je me suis intéressée à sa filmographie avant comme après, ses interviews ou son rapport avec ses fans.
Ok, c’est un « crush » classique, me direz vous, mais qu’est ce que cela donne quand on vient à mélanger crush, obsession et reverie compulsive ?

Ma premiere fois
Commençons par le tout début de cette affaire. Quand j’ai commencé à vraiment « idolâtrer » un artiste, je venais à peine d’avoir 18 ans. A cet âge là, on endosse des responsabilités et on est juge de soi même. Je n’étais clairement pas dans cette optique, mais plutôt dans celle de l’adolescence. A ce moment là, j’avais un membre de la famille qui était souffrant et au niveau mental, je faisais pas mal de crises d’angoisse.
Lorsqu’il chantait, sa voix me semblait celle d’un dieu qui pouvait me rassurer et guérir de mon anxiété quotidienne. Ainsi, l’ai-je utilisé comme un palliatif.
Non seulement il chantait bien, mais aussi je le trouvais follement attirant. Son aspect du beau-mec-mort-trop-jeune-avec-sa-guitare-en-bandoulière, avait tapé dans mon inconscient. L’avantage était que j’avais beaucoup moins de crises d’angoisse à ce moment là.
Mais le mauvais coté de la chose était que je négligeais mes objectifs et ma vie. En effet, pendant toute cette époque, je l’admirais sans arrêt, re-regardais ses contenus médiatiques, jusqu’à une heure indue. Sans parler du fait que je m’étais fait une connaissance avec qui je partageais mes idéalisations ou les fantasmes, qu’on s’échangeait…
Le début de la fin
Un échec plus tard, je continue d’écouter ses chansons mais avec la ferme intention de décrocher mon diplôme. Après l’obtention de celui-ci, plus aucune de ses chansons figure dans mes playlists. C’est comme si j’avais subi un « burn out » de cet artiste. Je me lasse rapidement de la communauté et le dernier échange avec un fan à son sujet, se termine en Septembre 2011.
Rebelote quelques années plus tard…
Avec les années qui se succèdent, je n’ai pas eu de tels coups de coeur intenses sauf sur quelques personnages fictifs (waifus et husbandos, ça vous dit quelque chose ?) ou des quidams dans la vraie vie. Je m’étais rendue compte qu’il y avait un schéma sous jacent flou se répétant . La vérité est que j’aimais ce sentiment de flottaison et que je ne voulais pas en redescendre.
Peu après les confinements successifs du Covid, je découvre un chanteur en regardant la télévision. Ainsi, je veux découvrir un peu plus sur ce drôle de zèbre haut en couleurs, de ce fait j’écoute une, puis plusieurs de ses chansons, quelques unes de ses interviews… Le charme opère. Je me remets à faire des recherches compulsives sur toute sa vie, ses oeuvres, mon esprit est submergé par son visage, je n’en ai jamais assez de ses photos.
Mais à un moment, je me rends compte que je reproduis le meme schéma que pour ma premiere idole. Cette fois, je refuse de céder entièrement à l’aspect destructeur et cette fois j’ai un allié de taille qui m’aidera à mettre des limites : mon futur mari.

Hyperfixation + Limerence = Boom ?
Consciente que je traverse un nouvel épisode, je vais sur Internet pour en savoir un peu plus, à savoir « obsession » « personnalité » et « phases intenses » .
Je me retrouve dans beaucoup de témoignages où personnes affirment qu’un sujet ou un artiste devient rapidement leur raison de vivre. Ce qui fait qu’ils oublient santé, études ou soi-même. Et cela allant de quelques semaines à plusieurs années.
D’une part je comprends que mon esprit est comparable à une sauterelle : propice à sauter d’un intérêt à un autre. Quand l’esprit ne se sent pas intellectuellement stimulé ou trouve un « nouveau joujou » scintillant à ses yeux, c’est une hyperfixation.
D’autre part, au fil de mes pérégrinations, je tombe sur la limérence, un concept psychologique inventé en 1979 par Dorothy TENOV. Ce serait un symptôme des besoins émotionnels négligés dans l’enfance. Avant que vous ne vous alarmiez, sachez que mon contexte familial était (et l’est toujours) aimant et sain, même s’il est un peu guindé.

Ce que j’ai remarqué est que la plupart des personnes pour lesquelles j’ai eu un coup de coeur sont de parfaits inconnus. Cela s’expliquerait par la relation para-sociale faisant miroiter que l’on connait bien cette personne alors que c’est totalement l’inverse. Se l’imaginer face à soi, revient à parler à une personne étrangère vue dans la rue. Elle est certes connue car on la voit sur nos écrans ou l’entend partout. C’est juste qu’un plateau de tournage ou un studio d’enregistrement est leur « bureau ».
Parfois, il m’arrive de m’en vouloir, car je suis absolument consciente d’objectifier cette personne. Combien de fois je suis tombée sur une « daube », pour ne voir que son visage? Imaginez si quelqu’un vous voit de cette manière et ignore tout de ce que vous êtes réellement.
Au final, il y a un grand soulagement par rapport à ce que je ressens et que j’arrive à mettre un mot dessus. En gros, on ne veut pas avoir cette personne à coté de nous. En revanche, on se on « se sert » de cette personne comme un réceptacle de ce qui nous manquerait dans nos vies.
Les nouveaux commandements
Ainsi, je me suis imposée quelques règles lors d’une limérence naissante ou pendant le pic, à respecter.
I got new rules, I count’ em
Dua lipa -New Rules
I gotta tell them to myself
- Ne pas négliger sa propre vie.
- Ne pas s’inscrire dans tous les fan-clubs.
- Garder une part de mystère, c’est à dire ne pas être totalement à jour sur ses activités.
- Chronométrer « son » temps dédié à cet artiste (lecture d’interviews, vidéos, etc.).
- Lire très peu ou pas les fan-fictions surtout avec la mention « hurt/comfort » afin d’éviter d’ajouter de l’essence.
- Se faire une liste budget pour éviter tout regret financier.
Il ne faut pas non plus ignorer ce surplus d’énergie lié à cette limérence. Cela agit comme une drogue qui produit un comme un pic d’adrenaline dans le corps. Alors, autant en profiter pour faire d’autres activités (liste est non exhaustive) :
- Aller à la salle de sport ou en pratiquer un, une ou deux fois par semaine.
- Se concentrer sur ses projets personnels ou ses études.
- Apprendre une nouvelle langue.
- Passer du temps avec ses proches.
- Prendre les qualités de la personnalité et les travailler ou les renforcer. Par exemple : une des choses qui m’avait le plus plu chez ma limérence précédente, sont le fait qu’il aime innover et son coté touche à tout. Ce que je compte copier de la personnalité que je suis en ce moment, c’est sa gentillesse et son humilité.
Conclusion
Actuellement, au stade où j’en suis, ce n’est pas de tout repos d’avoir constamment des pensées intrusives à propos de cette personnalité. Mais j’arrive à mieux gérer et à comprendre ce qui se passe au niveau intellectuel comme émotionnel. Et je dois dire que j’ai de la chance d’avoir un mari qui m’aide à s’en amuser.
Ce qui est certain est que seul, le temps décidera de savoir si cet artiste vaut le coup de continuer à le suivre. Dans le premier cas, ce sera un plaisir de découvrir ou de redécouvrir ses travaux, avec un oeil beaucoup plus objectif. Dans le cas contraire, ce sera juste une passade et rien de plus.
Pour finir, je vais vous dévoiler un des scénarios (si l’intérêt est toujours présent et que la personnalité soit encore vivante). On discuterait de la franchise, de son personnage plus en profondeur ainsi que de ses futurs projets ou d’autres sujets. Puis, on se ferait un câlin tout simple (consentement inclus)à en juger par les nombreuses rencontres de fans.
Et vous ? Traversez vous ou avez vous déjà eu une expérience similaire ?
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